Comment dépister l’autisme chez le jeune enfant ? 

Le dépistage de l’autisme devient une priorité pour de nombreux professionnels (les) de la petite enfance et de la santé puisque l’autisme est un trouble sévère et précoce du développement de l’enfant, d’origine neurobiologique. Il peut prendre plusieurs formes, ses manifestations varient d’un enfant à l’autre. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, on parle davantage de Troubles du Spectre Autistique (TSA).

L’autisme a été reconnu en 2012, « grande cause nationale ». La Haute Autorité de santé estime qu’un enfant sur cent cinquante naît autiste (soit 6 000 naissances par an).

Le défi qui anime alors les communautés d’experts est celui du dépistage précoce. En effet, « plutôt on dépiste l’autisme d’un enfant plus tôt, on peut lui proposer une intervention intensive et adaptée à ses difficultés ». Cette stimulation va alors apporter au jeune enfant une aide qui va lui permettre de « booster » ses points faibles, d’améliorer sa communication, sa socialisation puisqu’il est encore doté d’une fonctionnalité qui est appelée « plasticité cérébrale ».

Les professionnels (les) de la petite enfance qui suspectent des signes autistiques chez un enfant, doivent sensibiliser les parents au développement de l’enfant et les encourager à consulter une équipe spécialisée puisqu’après le dépistage, le diagnostic est l’étape ultime qui marque alors le début d’un parcours qui peut s’avérer douloureux pour certains parents ne s’imaginant pas que leur enfant puisse souffrir d’un handicap quelconque.

Les professionnels (les) des structures d’accueil de la petite enfance qui côtoient les enfants sur de longues plages horaires sont sans aucun doute les mieux placés (es) pour observer les enfants et en informer les parents. Mais, il arrive que des enfants atteints ne manifestent aucun symptôme qu’on puisse déceler tout de suite puisqu’ils peuvent avoir un développement moteur normal ou même en avance alors que d’autres accusent un net retard.

Les compétences de socialisation du jeune enfant autiste sont retardées. Ceci va de l’isolement excessif en passant par la passivité sociale jusqu’aux relations à sens unique. Le développement du langage est souvent retardé. Les enfants atteints d’autisme peuvent être mutiques, ne pas parler couramment ou encore de façon étrange répétant ce qu’on lui dit, c’est ce qu’on appelle l’écholalie.

Le jeu est souvent limité à des activités répétitives au détriment du jeu symbolique. Les enfants atteints d’autisme ont une aversion pour tout changement des habitudes courantes de l’environnement. L’enfant peut avoir alors des mouvements inhabituels du corps (balancements, battements rapides des mains en ailes de papillons). Cette intolérance face aux changements même insignifiants se manifeste souvent également par de la colère. L’enfant peut s’automutiler, se mordre ou s’arracher les cheveux.

Les tout-petits peuvent avoir des réactions visuelles anormales face aux objets, comme les fixer pendant de longues périodes, avoir des réactions anormales face aux stimuli sensoriels comme les sons, les odeurs, le toucher ou la douleur.

Ce que l’enfant dit « normal » apprend spontanément par observation et imitation, l’enfant autiste ou souffrant de TSA doit apprendre à apprendre. Il faut qu’il apprenne à communiquer, à décoder le monde qui l’entoure, les expressions d’un visage, apprendre l’autonomie, etc.

L’autisme ou les Troubles du Spectre autistique sont envahissants et durables. Mais, savoir les détecter très tôt peut faire gagner du temps aux parents et à l’enfant en permettant alors une intervention ciblée et précoce capable d’en atténuer les effets, de favoriser le développement de l’enfant et d’améliorer la qualité de la vie de la famille.

Les professionnels (les) de la petite enfance qui accompagnent les enfants au quotidien possèdent différents outils de travail qu’ils vont mixer entre eux pour s’adapter au mieux à l’enfant et aux objectifs d’apprentissage fixés pour être le plus autonome possible. C’est pourquoi le dépistage précoce et adapté dans les premières années (avant l’âge de 3 ans) voire les premiers mois de la vie, permettra alors de compenser en partie le handicap.

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