Faut-il lire des histoires aux enfants ? 

Depuis tout temps, l’être humain raconte des histoires et plus particulièrement aux enfants. Les professionnels de la petite enfance en préparation au CAP Accompagnant Educatif Petite Enfance (AEPE) le savent, cette pratique peut être un bon moyen de les occuper ou de les aider à trouver le sommeil. Mais, elle possède d’autres avantages pour l’enfant notamment le lien qu’il peut tisser alors avec ses parents.

« Encore une histoire, s’il te plaît ? » C’est indéniable, les enfants aiment ce temps de lecture et en redemandent. C’est un moment qui possède de nombreuses vertus. En effet, il crée une intimité entre le parent ou le professionnel de la petite enfance et l’enfant.

Lorsque la lecture est faite régulièrement, elle facilite l’acquisition du langage et permet à l’enfant de développer sa capacité d’écoute et de concentration. « La voix du parent est très importante, le ton de sa voix, ses mimiques, et pourquoi pas des accessoires, ont pour vertu de plonger l’enfant dans l’ambiance particulière du récit ». En vous écoutant, il peut vous poser des questions puisque la lecture stimule sa curiosité et bien que vous soyez tenté (e) de poursuivre l’histoire, arrêtez-vous quelques instants et prenez le temps de lui répondre avec des mots simples. Ce sera un temps d’échanges avec lui. Ce moment de lecture est un tête à tête avec l’enfant qui le détend et le réconforte. Cette simple conversation stimule sa créativité.

Lire des histoires à l’enfant ou à des enfants, c’est ouvrir la porte au merveilleux. Chaque histoire fait appel à leur imaginaire et va l’aider à développer cette capacité d’imagination qui est fantastique et naturelle pour eux puisqu’ils passent, dès l’âge de 3 ans, leur temps à s’imaginer des scénarios. Cela leur permet de percevoir un monde au travers des situations que vivent les différents personnages et sont autant de pistes pour mieux gérer leur angoisse surtout lorsque les héros traversent des moments difficiles. Elle va leur permettre de dépasser leur univers, de s’’identifier aux protagonistes, de découvrir de nouveaux horizons. Cette simple lecture peut les aider à résoudre une situation vécue et trouver des solutions pour la transformer en positif. Ils interprètent à leur manière un message par le biais du récit qui peut leur permettre de libérer leur parole concernant des problèmes qu’ils rencontrent (séparation des parents, décès, angoisses, etc.).

Lire une histoire avant d’aller se coucher est une façon de passer des activités de la journée à la nuit. Ce moment de lecture va les aider à s’endormir et leur permettra de passer d’un comportement actif à un autre plus inconscient entre l’imaginaire et la rêverie. C’est un rituel qui marque donc en douceur le passage entre deux mondes. Il aura un bénéfice certain sur son sommeil puisque c’est un moment de qualité.

Les mots de l’histoire ne peuvent pas tout décrire, l’enfant ou les enfants vont alors remplacer ce vide en imaginant ce qui n’est pas écrit dans le livre. « Les images d’un livre sont, par nature, fixes. Mais, les enfants vont faire bouger l’image, ils inventent la suite. Leur cerveau travaille, alors qu’avec la télévision, tout leur est imposé, il n’y a rien à imaginer ». Ce travail de l’imagination est très important pour les enfants car « il correspond à la construction de l’intelligence même ».

Quand vous lisez une histoire, changez souvent de ton et jouez avec les expressions de votre visage pour souligner ce que vous dites. Chuchotez quand un personnage est endormi ou prenez une voix grave pour parler de quelque chose d’important. Les enfants seront alors captivés par l’histoire. Il apprendra aussi à observer votre visage et à écouter votre voix pour mieux interpréter les émotions.

Lire des histoires à un bébé de quelques mois a son intérêt. La lecture d’une histoire aux tout-petits permet de mettre en relation des objets avec des mots (exemple : les animaux de la ferme, de la ville, les fruits, les légumes, etc.). Il va prendre le livre dans ses mains, peut-être le mordiller. Il va parcourir les images, identifier les détails, essaiera de tourner les pages.

L’histoire et le contact précoce avec le livre donnent un apprentissage réussi de la lecture et de l’intérêt pour le livre. Aimer lire, ça s’apprend, ça s’acquiert. Un enfant qui aura déjà eu des livres entre les mains sera plus susceptible de lire à l’adolescence et à l’âge adulte qu’un enfant qui ne connaît la lecture qu’à travers l’école.

« Un adulte va lire un livre pour se distraire, un enfant va lire un livre pour se construire », dit Joann Sfar, auteur et illustrateur français.Consacrer du temps à l’enfant via les histoires renforce son « sentiment d’importance ». L’enfant sent alors qu’il compte à vos yeux.

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